Quel est le coût d’un portage salarial ?


Aujourd’hui, le portage salarial est la solution adoptée par de nombreux travailleurs indépendants, dont la majorité exerce des métiers à caractère intellectuel. Ils conservent ainsi leur indépendance dans l’exercice de leur profession tout en acquérant un statut de salarié et les avantages sociaux qui vont avec (régime général de la sécurité sociale, droit au chômage, retraite et retraite complémentaire).

Le coût d’un portage salarial est l’élément majeur à étudier avant d’opter pour cette solution. Parfois, c’est peut-être même le seul point à retenir pour faire le choix de sa société de portage salarial (taux de la gestion, taux d’apport d’affaires, etc.).

De quoi est formé le coût d’un portage salarial ?

Le coût du portage salarial est formé essentiellement de trois parties :

  • La commission prélevée par la société de portage salarial sur le chiffre d’affaires du porté : elle correspond aux frais de gestion, soit de 7 à 11 % du montant HT de la facturation mensuelle. Ces frais de gestion peuvent être de 2 ou 3 % dans le cas où le porté réalise un chiffre d’affaire annuel très élevé (au-delà de 100 000 €).
  • Les charges patronales, versées par les sociétés de portage salarial : déduites du CA, on obtient ainsi le salaire brut du porté.
  • Les cotisations salariales précomptées* au porté et versées par la société de portage aux différents organismes : déduites du CA, on obtient le montant du salaire net.

* Les cotisations précomptées sont prélevées par la société de portage salarial sur le salaire du porté et reversées aux organismes en charge de leur recouvrement.

Le coût total des commissions prélevées sur le chiffre d’affaires du porté est d’environ 50 % de la facturation H.T. Ce qui laisse un salaire net perçu par le salarié porté d’environ la moitié du montant de sa facturation. 

 Ce salaire est soumis à l’imposition sur le revenu.

Exemple de calcul pour un salaire brut annuel estimé à 70 000 €

Si le porté estime son salaire brut annuel à 70 000 € :

  • Charges patronales (52 %) = 36 400 € 

La masse salariale est obtenue en ajoutant le montant des charges patronales au montant du salaire brut du porté, soit 70 000 + 36 400  € = 106 400 €.

  • Frais professionnels/frais d’équipement (sur l’année) = 5 000 €

106 400 € + 5 000 € = 111 400 €.

  • Frais de gestion, soit environ 10 %/an = 11 140 €

111 400 € = 11 140 € = 122 540 €.

  • Pour finalement, obtenir le tarif journalier du porté, sur la base de 218 jours ouvrés, soit : 122 540 €/218 = 562 € / jour

Le salarié porté ayant des activités annexes de ses missions en clientèle : prospection, formation, etc., le calcul ne se fait pas sur 218 jours mais, plus ou moins arbitrairement, sur 180 jours, soit :

122 540 €/180 = 680 €/jour (au lieu de 562 €).

Le coût d’un portage salarial : le règlement anticipé du salaire 

Un des avantages du salarié en portage salarial est l’assurance de toucher son salaire à la fin du mois.

En effet, la relance des factures et le recouvrement des impayés sont du ressort de la société de portage salarial qui s’engage, via le contrat de travail, à rémunérer le salarié même dans le cas d’un impayé client. Cet engagement peut coûter de l’argent à la société de portage qui avance le montant du salaire.

Pour proposer cet avantage à ses portés et prendre un minimum de risques, il est fréquent que la société de portage s’assure de la solvabilité des clients avec qui les portés s’engagent. Cette vérification intervient au moment de la validation des contrats commerciaux.

Le coût d’un portage salarial : le règlement d’un salaire minimal 

L’article L1254-2 du Code du Travail dit que le salarié porté est en droit de bénéficier d’un salaire minimal défini par un « accord de branche étendu », validé par un arrêté ministériel d’extension (Journal Officiel) ou basé sur 75 % du montant du plafond de la Sécurité Sociale (article L241-3 du Code de la Sécurité Sociale) pour une durée d’activité équivalant à un temps plein.

La société de portage suit cette directive et s’engage à verser une rémunération minimale au porté, quel que soit l’état des règlements des factures émises au nom des clients de ce dernier. 

Dans cette situation, le porté est assuré de toucher un salaire dès le premier mois d’activité, de payer ses charges (sociales, fiscales et patronales, frais de gestion, etc.) et d’encaisser ses (éventuels) frais professionnels (remboursement des frais kilométriques) et frais de fonctionnement (téléphone, cartes de visites, fournitures de bureau, fournisseur d’accès internet, etc.).